Après le second chapitre paru la semaine dernière, où nous avons présenté la naissance de la cryptomonnaie Ethereum, la preuve d’enjeu et les contrats intelligents. Dans ce troisième volet, nous souhaitons développer l’évolution de la technologie blockchain via l’interopérabilité. Nous présenterons deux cryptomonnaies Cosmos et Polkadot. Après la création de la technologie via Bitcoin et l’amélioration de la blockchain via les contrats intelligents. L’évolution 3.0 permet d’interconnecter les blockchains entre elles.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la nouvelle technologie ne cesse de s’améliorer. Mais il est important de fédérer tous les acteurs d’un écosystème. Un système qui permet d’échanger un jeton, de créer des applications ou de récupérer les informations du monde réel. Mais est-il possible de les connecter tous ensemble afin d’obtenir une solution avec toutes ces technologies rassemblées ?
Le troisième chapitre nous permettra de découvrir qu’est-ce que l’interopérabilité ? Comment et à quoi ça sert ? Pourquoi avons nous besoin de cette amélioration ? Comment les cryptomonnaies Cosmos ou Polkadot ont pu apporter une évolution dans le domaine de la blockchain ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre dans cet article.
Définition simple de l’interopérabilité
L’interopérabilité est la possibilité d’un produit ou d’un système à pouvoir interagir avec d’autres systèmes. Le monde des cryptomonnaies est constitué de plusieurs systèmes différents. Grâce à l’interopérabilité, la connexion et la communication sont rendues possible à l’intérieur de l’écosystème tout entier. Sans aucune restriction ou de mise en œuvre.
L’interopérabilité dans le monde de la blockchain
Aujourd’hui de plus en plus d’utiliseurs rejoignent le monde des cryptomonnaies. De plus en plus de projets voient le jour. Tous les projets mettent en avant leurs propres caractéristiques, comme étant le meilleur projet du marché. Avant la mise en avant de l’évolution, chaque blockchain fonctionnait de manière autonome et sans aucune interaction avec d’autres projets. Le réseau Bitcoin n’avait aucune idée de ce que pouvait contenir l’environnement Ethereum.
Et c’est ici que l’évolution devient intéressante. À l’image d’un puzzle, après avoir assemblé toutes les pièces, il se dévoile. C’est un peu l’idée de cette évolution, en assemblant toutes les blockchains différentes on arrive à un écosystème tout entier. On pourrait appeler ça, le web 3.0, l’internet des blockchains.
Je vous invite à lire « notre article de présentation de la blockchain Polkadot » qui vous aidera à comprendre l’évolution via l’interopérabilité. Ci-dessous l’objectif de ce projet.
« Le protocole Polkadot a été créé pour devenir une technologie multi-chaîne évolutive. Les projets actuels eux sont centrés sur une seule blockchain et possèdent un divers degré de généralité en fonction des applications. Le protocole Polkadot offre l’opportunité d’un socle de connexion où toutes les blockchains auraient la possibilité d’interagir aisément entre elles. Que ce soit pour échanger des jetons, des données ou tout autre type de transaction. »
Exemple via les cryptomonnaies
Prenons l’exemple de la cryptomonnaie Augur. C’est une plate-forme qui vise à créer un marché de prédiction totalement décentralisé. Lorsqu’un utilisateur va parier sur le résultat d’un match de football, Augur va devoir disposer d’une information externe à sa propre blockchain. C’est ici que rentre en jeu la cryptomonnaie Chainlink via ses oracles décentralisés. Cette cryptomonnaie rassemble les données du monde extérieur pour les fournir à Augur. Via le système des nœuds, elle est en mesure de se connecter à l’environnement d’Augur.
Une liste de liens accessibles en bas de page est disponible afin de vous diriger vers nos précédents articles qui traitent des sujets abordés dans cet article. Comme par exemple la présentation de la plate-forme Augur ou qu’est-ce qu’un oracle ?
Prenons un exemple de notre quotidien. Imaginons que la blockchain soit appliquée au domaine médical. Les antécédents des patients (opérations, allergies, médicaments) sont stockés à l’intérieur de plusieurs blockchains. Celle du médecin traitant, de la pharmacie … Un homme a un accident de voiture, il est transporté aux urgences. L’hôpital a besoin d’avoir accès à l’ensemble des informations pour connaître les antécédents de son patient. Si la blockchain utilisée par l’hôpital n’est pas capable de se connecter à la blockchain utilisée par le médecin traitant alors les informations ne sont pas disponibles.
L’objectif de l’interopérabilité
Le monde des crytpomonnaies est devenu très compétitif, et les projets doivent maintenant travailler main dans la main afin de pouvoir créer l’internet de demain. Les blockchains inter-connectées. Après avoir énoncé les différents exemples afin de vous montrer à quoi pourrait ressembler notre puzzle. Quel est l’objectif principal de l’interopérabilité ?
Cela permet dans un premier temps d’anticiper ou d’imaginer une adoption de masse plus facilement. Le fait que les blockchains soient connectées entre elles apporte beaucoup plus de possibilités d’utilisations. Le transit des informations est simplifié et beaucoup plus efficace. Les informations sont plus facilement accessibles.
Mais comment ça fonctionne, l’interopérabilité ?
1. Cosmos
Cette blockchain permet la connexion des blockchains entre elles. Cosmos a créé un protocole Inter-blockchain, qui permet de lier et d’échanger entre elles. Chaque blockchain dispose de son propre consensus de validation (Preuve de travail, preuve d’enjeu…) Par exemple, le réseau Ethereum va implémenter ses blocs via un ensemble de validateurs commun. Cosmos permet d’échanger des données ou des validateurs entre les différentes blockchains. C’est le principal avantage, et ça permet l’interopérabilité, elles peuvent fonctionner entre elles. À l’image d’une équipe, chaque blockchain représente un joueur et toutes les blockchains peuvent s’aider et interagir entre elles. Elles forment une équipe.
Pour aller plus loin et afin de connecter le maximum de blockchain entre elles, Cosmos a aussi conçu des « Peg-Zones ». C’est comme un filtre qui permet à n’importe quel consensus de pouvoir s’adapter à l’outil IBC.
2. Polkadot
Le projet Polkadot quant à lui, permet aussi la connexion des blockchains entre elles. Via sa blockchain principale, Polkadot fait office de socle de connexion pour toutes les blockchains. C’est le cœur de réseau. Cela permet l’interaction de manière sécurisée entre toutes les blockchains qui sont connectées. À noter que la blockchain qui se connecte à Polkadot peut choisir de garder ses propres fonctionnalités (consensus, jeton…). Ou elle peut choisir de passer via l’environnement Polkadot qui lui assure l’interopérabilité et la sécurité avec les autres blockchains connectées.
Pour aller plus loin et tout comme le projet Cosmos, Polkadot a créé des ponts afin de pouvoir connecter des blockchains qui ne fonctionnent pas de la même manière.
Tandis que Cosmos fonctionne grâce au même consensus que Ethereum, la preuve d’enjeu. Polkadot quant à lui a décidé de sélectionner un autre consensus qui s’appelle la preuve d’autorité. Découvrons rapidement de quoi il s’agit et comment ce consensus fonctionne.
Qu’est-ce que la preuve d’autorité ?
La preuve d’autorité ou (Proof-of-Authority en anglais) a été créée par le créateur de Polkadot, Gavin Wood en 2017. Ce consensus fonctionne de la même manière que la preuve d’enjeu de la cryptomonnaie Ethereum. Sauf que, et c’est bien là le point à noter, le consensus met en valeur l’identité.
Concernant la preuve d’enjeu, il vous suffit de stocker 32 ETH pour devenir un validateur. Mais dans le cas présent ce n’est plus en fonction de vos jetons mais en fonction de votre identité que vous serez sélectionné. Ce type de blockchain est sécurisé via des nœuds qui sont préalablement définis comme entité de confiance. Cela permet de réduire le nombre de validateurs différents ce qui va améliorer les résultats de la blockchain en matière de rapidité. Ce modèle permet aux grandes entreprises de préserver leur anonymat via les plates-formes pour pouvoir jouir de la technologie.
Et c’est ici que ça pose un petit problème déontologique, la blockchain a été créée pour mettre en avant la décentralisation, le fait de pouvoir jouir de quelque chose sans l’intervention d’un tiers. Cependant, certaines entreprises afin d’améliorer leurs performances font le choix de la centralisation.
Les conditions nécessaires à la réalisation de la preuve d’autorité ?
- Des identités valides et de confiance
- Pour devenir validateur il faut être prêt à investir de l’argent sur le long terme (comme un actionnaire pour une entreprise)
- Méthode de sélection identique pour les validateurs
Ce nouveau consensus est vu dans le monde des cryptomonnaies comme une trahison et un renoncement à la décentralisation. On pourrait le considérer comme une amélioration des systèmes de centralisation actuels. Des mesures de censure et de listes noires seraient trop facilement mises en place par ce type de consensus. Il serait tellement facile pour ces quelques validateurs de bannir telle ou telle personne. L’identité des validateurs étant connue de tous, n’y a-t-il pas un risque de corruption ?
Conclusion
La technologie ne cesse de s’étoffer, après les cryptomonnaies Bitcoin et Ethereum, d’autres blockchains travaillent à la création d’un véritable univers. L’internet de demain ? le web 3.0 ? Mais n’existe-t-il pas déjà ? Nous avons besoin de l’interopérabilité, de la communication et de la connexion entre toutes les blockchains afin d’augmenter les potentielles utilisations. Cela permettra de faire un pas supplémentaire vers l’adoption de masse.
Les projets Cosmos et Polkadot sont deux projets récents qui proposent une solution afin d’interconnecter toutes les blockchains entre elles. Pouvons-nous penser à une utilisation dans le domaine médicale par exemple ou dans un autre domaine de notre vie courante ?
Attention tout de même à bien comprendre comment fonctionnent les divers projets. Via le projet Polkadot et la preuve d’autorité, nous avons vu que certaines entreprises privées reviennent sur un schéma de centralisation afin d’améliorer leurs performances. Ce n’est pas vraiment l’idée principale de la technologie blockchain.
C’était notre troisième chapitre sur la blockchain 3.0, dans notre prochain article nous vous présenterons l’évolution et le développement de la blockchain 4.0.
Auteur de l’article :
Stan – « Chancellor on brink of second bailout for banks »
L’homme solitaire pense seul et crée des nouvelles valeurs pour la communauté
Une réponse
Très belle limpidité dans le contenu de tous les quatre articles lus qui me persuadent que je fais le bon choix de m’être très tôt intéressé à la Blockchain et à présent à prendre de mon temps pour réaliser mes multiples petits projets qui peuvent devenir grand par un bon coaching et de la pratique. Merci à vous.