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Tout savoir sur le KYC en crypto

KYC : Sa définition

Toute institution financière traditionnelle utilise le KYC pour vérifier l’identité des nouveaux clients. Ce processus permet aussi d’évaluer leur tendance vis-à-vis de la criminalité financière. Les échanges de cryptomonnaies et les fournisseurs de portefeuilles étant désormais considérés comme des institutions financières, ils sont amenés à intégrer le KYC dans leur programme de lutte contre les activités illégales (blanchiment d’argent, financement du terrorisme, évasion fiscale).

Le KYC (Know Your Customer ou connaissance du client en français) fait référence aux processus de vérification de l’identité des clients et des utilisateurs finaux. Le terme renvoie également au dispositif d’analyse utilisé pour avoir une meilleure compréhension des activités des clients et des risques qu’ils présentent.

La mise en place du KYC suppose la collecte des informations personnelles identifiables ou (PII) des clients. Pour confirmer ces informations, les clients doivent fournir des documents justificatifs officiels comme la carte d’identité, le passeport ou le permis de conduire. 

Dans le contexte des plateformes d’échanges de cryptomonnaies, le KYC relève d’un véritable défi, ne serait-ce que par rapport au caractère anonyme des transactions en cryptomonnaies. Certaines plateformes tentent de contourner ce processus de vérification. Mais face au développement du marché des actifs numériques, les entreprises ne pourront probablement plus y échapper sous la pression des régulateurs financiers, surtout en cas d’adoption massive des cryptos.

À quoi sert un KYC en crypto ?

Au-delà des rendements lucratifs de certains actifs numériques, l’une des principales raisons pour lesquelles les traders se tournent vers l’investissement crypto reste la facilité d’ouverture d’un compte. Il y a une dizaine d’années, au début de l’ère crypto, les plateformes d’échanges n’exigent pas la vérification de l’identité des clients. Ces derniers peuvent rester anonymes. Encore aujourd’hui, de nombreuses plateformes appliquent ce principe de confidentialité. 

Néanmoins, l’anonymat offert par les cryptos et la blockchain suscite le débat. Ces échanges en cryptomonnaies offrent aux utilisateurs la possibilité d’effectuer des transferts d’argent illicites. L’aspect décentralisé de la cryptomonnaie multiplie les opportunités de criminalité financière. 

Un processus qui profite aux utilisateurs

Malgré tous les changements opérationnels et les défis associés aux réglementations KYC, ce processus de vérification profite aux échanges et utilisateurs de cryptomonnaies. Le KYC sert principalement à : 

  • Limiter les fraudes qui profitent de l’anonymat permettant aux escrocs de dissimuler leur identité.
  • Empêcher le blanchiment d’argent et autres crimes financiers.
  • Accroître la stabilité. Le marché des cryptomonnaies reste foncièrement volatil en raison des transactions anonymes qui peuvent être suspectes. Les programmes KYC qui impliquent une vérification d’identité accrue contribuent à la stabilité globale du marché. Mais aussi, à la croissance de la valeur.
  • Améliorer la confiance entre les échanges et les utilisateurs. Ainsi, les fournisseurs de services crypto sont plus enclins au prêt, ce qui implique une augmentation des profits.
  • Mieux sécuriser les comptes des utilisateurs et les récupérer facilement en cas de compromission ou de perte d’accès.
  • Connaître l’identité des vendeurs/acheteurs crypto, permettant à toutes les parties prenantes de mieux se défendre en cas d’opération préjudiciable.
  • Protéger les utilisateurs des plateformes d’échange ainsi que des wallet crypto et optimiser la sécurité des transactions. Lorsque les utilisateurs sont convaincus que les échanges prennent des mesures proactives et préventives pour protéger leurs comptes, ils sont plus susceptibles de continuer à utiliser leur service.
  • Réduire les risques juridiques à mesure que les lois évoluent. La mise en œuvre d’une politique KYC robustes permet aux entreprises de garder une longueur d’avance sur les nouvelles réglementations.

Globalement, le KYC permet de sécuriser les transactions sur plusieurs niveaux. En revanche, compte tenu du principe numérique et décentralisé de la cryptomonnaie, le KYC est perçu comme une entrave à l’accès au Web 3.0. Pour les réfractaires au KYC, les experts recommandent d’utiliser un échange crypto non dépositaire. Autrement dit, la garde du portefeuille est à 100% sous le contrôle du titulaire du compte.

À quelle occasion un KYC peut-il être demandé ? 

Alors que l’adoption des cryptomonnaies continue de croître de façon exponentielle, les régulateurs financiers cherchent encore les moyens de réglementer l’utilisation des actifs émergents. En fonction de la prévalence des cryptomonnaies dans un pays, chaque gouvernement tente de mettre en place un cadre réglementaire clair. Le développement des cryptos conduit à l’émergence d’une mosaïque de réglementation dans le monde.

Aux États-Unis par exemple, le FinCEN (The Financial Crimes Enforcement Network) exige désormais que les échanges de cryptomonnaies utilisent les normes KYC. L’institution impose d’ailleurs aux plateformes l’adoption de toutes les mesures de lutte contre le blanchiment d’argent pour se conformer à la réglementation. Au sein de l’Union européenne, les échanges ne sont pas encore soumis à une législation spécifique malgré de nombreuses mises en conformité. 

Néanmoins, en sachant que les plateformes d’échanges sont désormais considérées comme une entreprise financière, elles sont soumises au KYC. Ces mesures sont prises face à la pression des régulateurs et aux risques de pénalisation. Binance, par exemple, a déjà annoncé que les nouveaux clients devaient se soumettre à la conformité KYC. C’était au mois d’août 2021. 

Face à ces réglementations, l’industrie de la cryptomonnaie est en pleine mutation. Tout utilisateur de services financiers crypto doit désormais décliner son identité. Cela pour une question de sécurité et de gestion de risque. Les entreprises les plus réticentes doivent chercher à comprendre ces changements et trouver comment elles peuvent stimuler la technologie blockchain avec ces nouvelles dispositions. Les régulateurs pour leur part devraient développer des méthodes plus avancées sur le plan technologique pour accorder le KYC aux subtilités des transactions blockchain.

De quelle façon se déroule un KYC ?

Le KYC se déroule en 3 étapes. 

Étape 1 : la collecte des données

Le client fournit ses données personnelles aux échanges pour pouvoir valider l’ouverture d’un compte. Les PII peuvent inclure le nom, la date de naissance, l’adresse email, le numéro de sécurité sociale, le numéro de passeport, le permis de conduire et des informations financières, y compris les détails de la carte de crédit/débit.

Étape 2 : Télécharger les pièces justificatives

Le client doit ensuite télécharger une pièce justificative numérisée. Grâce à la technologie OCR, la plateforme extrait automatiquement les données des documents fournis pour la vérification de l’étape suivante. 

Étape 3 : Vérification de l’identité du client

Les données extraites des documents justificatifs sont comparées à celles fournies manuellement par le client à l’ouverture du compte. Si les PII sont authentifiées, le client obtient un accès immédiat aux produits et services. 

Il faut savoir que le processus de vérification peut être réalisé manuellement. Les fournisseurs de services crypto peuvent également utiliser un logiciel ou faire appel à une société de vérification tierce pour automatiser le processus. 

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