Nous tenions à vous raconter l’histoire de la blockchain. Une série d’articles pour vous présenter la création, mais aussi l’évolution de ce concept novateur depuis quelques années. Quatre chapitres retraçant l’histoire et la croissance de cette technologie. Le premier chapitre nous permettra de découvrir comment la blockchain a été créée ? Mais surtout, comment son concept a pu bouleverser le monde des paiements et des transactions d’hier ?
Nous irons ensemble découvrir les diverses évolutions de la blockchain. En passant des contrats intelligents, de l’interopérabilité et jusqu’à son application dans le big data, les données massives.
À l’heure d’aujourd’hui où les médias et les spéculateurs s’affolent suite à la flambée du prix du Bitcoin, nous ne devons pas oublier la technologie blockchain. Il est important de savoir ce que peut nous apporter cette innovation et de connaître les diverses applications déjà créées. Les comparaisons sont flatteuses, la blockchain où l’Internet de demain ? Le Bitcoin où l’or de demain ? On cherche à se référer à quelque chose que l’on connaît, comme pour calibrer ou définir un nouveau concept que l’on ne connaît pas.
Définissons ensemble le concept de la blockchain, sa création via Bitcoin. La décentralisation et la naissance des cryptomonnaies qui promettent de révolutionner le monde des paiements.
Vous pouvez retrouver notre vidéo sur « le créateur du Bitcoin » .
Une liste de liens accessibles en bas de page est disponible afin de vous diriger vers nos précédents articles qui traitent des sujets abordés dans cet article. Comme par exemple comment explorer une blockchain ou encore la blockchain pour les nuls.
Définition des concepts de base de la blockchain
Pour commencer, il nous semble opportun de définir certains concepts de base autour du monde de la blockchain afin de vous expliquer plus en détail son histoire.
La blockchain est un registre qui répertorie toutes les transactions associées à un propre projet (une cryptomonnaie). Il est mis à jour sur des milliers d’ordinateurs et de serveurs à travers le monde. Imaginez-vous une série de blocs où sont inscrites toutes les transactions. Tous ces blocs seront liés entre eux par des chaînes. C’est le livre qui répertorie l’ensemble des transactions émises sur le réseau depuis le début du projet.
On se posera la question de savoir qu’est-ce-qu’une cryptomonnaie après avoir lu cette définition.
Une cryptomonnaie est un jeton qui peut transiter de pair à pair, c’est-à-dire qu’il peut s’échanger entre deux entités. Il n’a pas besoin d’entité centrale et il est utilisable au moyen d’un réseau informatique décentralisé.
Pour aller plus loin, nous allons définir le concept de la décentralisation qui est l’essence même du concept de la blockchain. Souvenez-vous, « mis à jour sur des milliers d’ordinateurs et de serveurs à travers le monde ».
La décentralisation est un réseau composé de cryptomonnaie sans autorité locale, sans entité centrale (État, groupes d’individus…) personne n’a le contrôle du réseau (il est impossible de bloquer une transaction). La décentralisation vise à donner le pouvoir à l’ensemble de la communauté, chacun possède une infime partie du pouvoir.
Ici, la notion de monnaie est intéressante, puisqu’on peut se poser la question de savoir est-ce que quelque chose que l’on peut s’échanger est forcément une monnaie ?
Comment est née la blockchain ?
L’histoire de la blockchain a débuté avec la création de la première chaîne de blocs en 2008.
Dès 1991, l’architecture d’une blockchain avait été décrite par les chercheurs Stuart Haber et W. Scott Stornetta. Ils créent une solution permettant l’horodatage des documents numériques. Cela évite les documents altérés ou antidatés. En 1992, le protocole « Arbre de Merkle » a été introduit à cette solution. Cela permet de rassembler plusieurs documents dans un seul bloc. Cette technologie a finalement été oubliée jusqu’à la création du Bitcoin.
En 2008, la technologie renaît grâce à une personne ou une équipe, toujours non identifiée à ce jour, connue sous le pseudonyme de « Satoshi Nakamoto ». La blockchain a été implémentée l’année suivante en tant que composante principale de la cryptomonnaie Bitcoin. Elle est utilisée comme registre public pour répertorier toutes les transactions émises sur le réseau.
Tout a commencé lors de la publication d’un message au sein d’une liste de diffusion des adeptes de cryptographie (The cryptography Mailing List). C’est le fameux Satoshi Nakamoto qui publie le message avec comme titre « Bitcoin P2P e-cash paper ». Concrètement dans ce message il résume le projet et les principales caractéristiques.
Une problématique était d’éviter la « double dépense », prenons l’exemple simple de nos e-mails, vous envoyez un e-mail et celui-ci sera transféré puis copié. Mais dans le cadre d’une transaction, d’un paiement, l’argent doit pouvoir être utilisé et non gardé, copié comme pour un e-mail. Satoshi résume le projet :
« J’ai travaillé sur un nouveau système de cash électronique pair à pair, sans tiers de confiance »
« La double dépense est rendue impossible au sein d’un réseau pair à pair. Pas d’émetteur de monnaie ni d’autre tiers de confiance »
Globalement, Satoshi Nakamoto annonce qu’il a trouvé la solution pour créer un réseau de paiement pair à pair sans tiers de confiance. La décentralisation.
Comment fonctionne une blockchain ?
Très simplement, comme nous l’avons mentionné précédemment, la blockchain est un grand livre. Il garde en mémoire les transactions réalisées au sein d’un même projet (d’une même cryptomonnaie).
À l’intérieur de ce grand livre nous retrouvons les blocs et à l’intérieur de ces blocs, nous retrouvons toutes les transactions passées.
Chaque personne dispose d’une clé privée et d’une adresse publique. La clé privée sert à authentifier la personne (utilisée pour la sécurité du compte). L’adresse publique quant à elle, peut-être utilisée comme portefeuille, où quelqu’un peut y déposer de l’argent.
Regardons en détail comment fonctionne l’implémentation d’une transaction à l’intérieur d’une blockchain :
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Recueille des informations nécessaires à la transaction (les adresses de l’émetteur et du destinataire, le montant transféré, les fonds disponibles…)
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Ces informations vont être ajoutées à un bloc de la blockchain
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Elles doivent être validées par les validateurs du système, pour ce faire, ces derniers (les mineurs) doivent résoudre un problème cryptographique
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Une fois le problème résolu, la transaction peut être inscrite dans le bloc via les nœuds du système
Une fois le bloc validé il est ajouté à la chaîne des blocs et sera disponible et public en ligne.
Mais qu’est-ce qu’un nœud ?
Le rôle des nœuds est d’échanger diverses informations sur le réseau et d’implémenter les blocs. Chaque cryptomonnaie à ses propres nœuds dans la blockchain qui vont conserver les données de transactions. Ces nœuds représentent les différents serveurs qui œuvrent au développement de la blockchain, qui travaillent à l’acceptation et l’édition des transactions.
À propos de la sécurité d’une blockchain :
Le code d’un nouveau bloc est créé à partir du code du bloc qui le précède. Il faudrait changer l’ensemble de la chaîne de blocs pour modifier un seul bloc, cela est impossible. Chose à ajouter, la chaîne de bloc est répliquée dans tous les nœuds du réseau. Les données sont conservées aux quatre coins du monde et non pas sur un seul serveur. Cette architecture décentralisée est un peu comme une défense face aux risques d’attaques et de vols de données.
Qu’est-ce que le Bitcoin ?
La cryptomonnaie Bitcoin est un réseau de paiement de pair à pair, sans intermédiaire de confiance et fonctionne grâce à la blockchain. Satoshi a aussi publié le livre blanc via la même liste de diffusion où il a expliqué avoir trouvé le système de paiement de pair à pair.
Le 3 Janvier 2009 a été la naissance du Bitcoin, lorsque le premier bloc (le bloc numéro 0) a été miné par Satoshi Nakamoto. Ce bloc offrait une récompense de 50 Bitcoins. Le texte suivant a été inscrit à l’intérieur du bloc :
« The Times 03/Jan/2009 – Chancellor on brink of second bailout for banks »
Littéralement en français : « Le chancelier est sur le point de renflouer les banques pour la deuxième fois. » Le 12 Janvier 2009, la première transaction au monde de Bitcoin a été envoyée par Satoshi à Hal Finney qui a reçu 10 Bitcoins.
Et la preuve de travail ?
Comme énoncé précédemment, les validateurs vont devoir résoudre des algorithmes mathématiques pour valider les transactions. C’est ce qu’on appelle « la preuve de travail ». J’attire votre attention sur le fait que la preuve de travail est un consensus de validation utilisée pour la blockchain Bitcoin. Mais pas utilisé par toutes les blockchains, d’autres consensus existent.
La preuve de travail consiste à prêter la puissance de calcul d’un matériel informatique GPU* (carte graphique) ou CPU* (processeur disponible sur la carte mère), autrement appelé le minage. Le minage est l’opération qui consiste à valider une transaction en chiffrant les données et à l’enregistrer dans la blockchain. Ce protocole repose sur un traitement cryptographique, qui vise à résoudre un casse-tête mathématique. Sur la blockchain, les calculs peuvent être répétés des milliards de fois, avant de trouver la bonne solution. La complexité du calcul sera toujours ajustée en fonction du nombre de nœuds présents sur le réseau, mais il sera ajusté pour que le temps ne dépasse pas 10 minutes par bloc. Ce travail va donner lieu à l’extraction d’un bloc, et une fois résolue, le bloc pourra être ajouté à la blockchain.
Les mineurs ou validateurs utilise la puissance de calcul de leurs ordinateur. Ils vont être récompensés pour le travail fourni à la validation des transactions et des blocs. Ils vont être en concurrence afin de toujours avoir à disposition un matériel à la pointe de la technologie. L’inconvénient, cette méthode est dîtes très énergivore. La puissance de calcul nécessaire pour miner du Bitcoin ne peut être réalisée que par des structures telles que des fermes de minages.
Quelle est l’utilité pour les utilisateurs ?
Comme nous l’avons présenté, la blockchain est une technologie novatrice qui grâce à Bitcoin nous permet de révolutionner le monde du paiement et des transactions. Voici les principaux avantages qui s’offrent à nous grâce à l’application de cette nouvelle technologie :
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Capable d’être échangé en ligne
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Facilité d’accès, tout le monde peut y avoir accès
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Rapidité comparée au système actuel
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Aucune entité régulatrice
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Des frais réduits pour des transactions (internationales ou non)
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Un jeton sans frontières
Conclusion
La blockchain a révolutionné le monde des paiements, l’échange de valeurs nous semble plus facile sans aucune entité régulatrice. Le mécanisme de la preuve de travail à travers le Bitcoin est un bon exemple de la manière dont nous pouvons échanger plus simplement et plus facilement.
Un gain de temps, des frais réduits, un mécanisme sécurisé accessible à tous.
Il est difficile aujourd’hui de parler d’une monnaie, au vu de la spéculation qu’il peut y avoir au sujet du Bitcoin. Mais il ne faut pas oublier la technologie qui se cache derrière toute cette bulle médiatique. Alors avant de pouvoir vous dire que c’est une monnaie, nous pouvons simplement vous affirmer que ce jeton permet l’échange grâce au mécanisme de la preuve de travail et de la technologie blockchain.
C’était notre premier chapitre sur la blockchain 1.0, dans notre prochain article nous vous présenterons l’évolution et le développement de la blockchain 2.0.
Auteur de l’article :
Stan – « Chancellor on brink of second bailout for banks »
L’homme solitaire pense seul et crée des nouvelles valeurs pour la communauté