Avez-vous déjà entendu parler du projet Algorand ? Un projet qui vise à développer la finance traditionnelle en mettant en place une économie équitable et sans frontières.
L’économie est-elle mise à mal ? Avons-nous besoin de changer les méthodes de fonctionnement d’aujourd’hui ? On ne connaît pas la suite, mais des idées nous en avons. Les projets fleurissent grâce à cette nouvelle technologie de la blockchain. Imaginer toutes les solutions qui peuvent s’offrir à nous. Donner un accès à la finance au monde entier, une adoption de masse, une idéologie réalisable. Certains porteurs de projets tentent de saisir les opportunités, tentent de créer autour de cette technologie un monde meilleur.
Découvrons ensemble le projet Algorand, qu’est-ce qui le rend unique ? Une réponse au trilemme de la blockchain ? La sécurité, la décentralisation et la scalabilité. Rentrons plus en détail à l’intérieur de ce projet. Nous allons essayer de comprendre son fonctionnement, son objectif et les attentes de ce projet. Le projet Algorand est-il en mesure de révolutionner le domaine financier ? Autant de questions, autant d’opportunités et autant de solutions misent en avant par ce projet pour développer notre monde d’aujourd’hui.
Vous pouvez retrouver notre vidéo au sujet du « trilemme des blockchains ».
Une liste de liens accessibles en bas de page est disponible afin de vous diriger vers nos précédents articles qui traitent des sujets abordés dans cet article. Comme par exemple l’article au sujet du consensus de validation, de Loopring ou de la cryptomonnaie Ethereum.
Définition des concepts de base
Le trilemme des blockchains
Nous avons déjà présenté dans nos articles précédents le trilemme d’une blockchain, mais il est important de comprendre les fondamentaux.
Une blockchain doit apporter une solution de sécurité, c’est-à-dire que vis-à-vis du consensus utilisé pour la validation des transactions, la sécurité sera différente d’un projet à un autre.
Elle doit satisfaire à l’exigence de la décentralisation. Le propre de la technologie blockchain est d’avoir différents nœuds validateurs à travers le monde, cela permet de diversifier le risque. Par exemple, si une zone géographique n’a plus d’électricité on pourra changer de zone.
La dernière partie importante de ce trilemme réside au niveau de la scalabilité. La blockchain doit être en mesure de pouvoir valider un nombre de transaction important par seconde. Afin d’éviter la congestion de son réseau.
Découverte du projet Algorand
La fondation Algorand lance en février 2018 le projet Algorand. Silvio Micali est le créateur de cette fondation, celui qui a reçu le « Turing Award » et qui dans le monde des cryptomonnaies a inventé de nombreux protocoles pour le développement de la cryptographie moderne. Il est à l’origine de la preuve à divulgation nulle de connaissance (Zero-Knowledge Proof). Comme nous avons pu la présenter dans notre article qui présente le projet Loopring. Entouré de cryptographes, de mathématiciens ou encore d’informaticiens de qualité, il décide de lancer sa propre cryptomonnaie, une nouvelle blockchain publique est née.
« Le prix Turing ou ACM Turing Award, en hommage à Alan Turing, est attribué tous les ans depuis 1966 à une personne sélectionnée pour sa contribution de nature technique faite à la communauté informatique. Les contributions doivent être d’une importance technique majeure et durable dans le domaine informatique. »
En 2018 le projet Algorand a réalisé une ICO qui a permis de récolter 60 millions de dollars. Des fonds d’investissement comme Union Square Ventures, Cosmo Capital ou NEO Global Capital ont participé. Un projet jeune mais ambitieux qui a vendu 25 millions de jetons à 2,4$ l’unité.
Quel est l’objectif du projet Algorand ?
Le projet Algorand souhaite apporter une solution, une modification à notre fonctionnement économique actuel. Grâce à Silvio Micali et des équipes très compétentes, ils créent le protocole Algorand et le logiciel open-source. Il s’agit d’une blockchain ouverte, publique et sans autorisation. Elle permet de donner l’accès au monde financier à tout le monde depuis n’importe quel endroit du globe. Comme expliqué dans l’introduction, la vision d’Algorand est d’apporter une offre où chacun trouvera sa place en exploitant une économie équitable et sans frontières. Ils ont construit une technologie qui accélère le processus du passage et de convergence entre finance traditionnelle et décentralisée. Vous avez la possibilité de créer des nouveaux produits financiers simples ou complexes de nouvelle génération, des protocoles ou des produits d’échange de valeurs.
Le second objectif du projet Algorand est de rester à l’écoute de la technologie. Grâce aux compétences disponibles dans les équipes, le projet favorise une constante amélioration. Simplement pour répondre rapidement aux changements et aux évolutions de cette technologie blockchain.
Comment fonctionne le projet Algorand ?
1. Pure Proof of Stake (PpoS)
Le projet Algorand fonctionne grâce à une « Pure Proof of Stake » (PpoS) afin de résoudre le trilemme de la blockchain. En français cela signifie une pure preuve d’enjeu. Découvrons ensemble ce qui modifie légèrement la gestion de la chaîne de bloc et de la preuve d’enjeu d’Ethereum (PoS).
Tout réside dans l’algorithme de sélection des validateurs. Algorand utilise un algorithme de sélection cryptographique pour choisir les validateurs qui pourront proposer des blocs pour un tour donné. Lors de l’émission d’un bloc, il est soumis à un comité d’électeurs pour voter sur la proposition de bloc. Si une super majorité des votes sont honnêtes, le blocage peut être certifié. Lors de l’écriture d’un bloc, il intervient un nouvel ensemble aléatoire et le processus de création de bloc recommence. Ces puissants mécanismes de création de blocs sont la base de la façon dont Algorand a résolu le trilemme de la blockchain.
Le réseau Algorand donne le droit d’être sélectionné comme validateur du réseau à partir d’un seul jeton détenu. Le processus va par la suite choisir un total de 1000 jetons. La décentralisation est assurée car les 1000 jetons ont tous la même chance d’être sélectionnés.
2. Sécurité
Concernant la sécurité, le consensus d’Algorand s’appuie sur un protocole d’accord byzantin décentralisé. Il peut tolérer un nombre d’utilisateurs malveillants tant que la majorité totale du système est détenue par des utilisateurs honnêtes. Deux caractéristiques importantes du protocole de consensus empêchent des adversaires puissants de corrompre suffisamment d’utilisateurs pour contrôler la génération de blocs:
- L’adversaire ou l’attaquant ne sait pas quels utilisateurs il doit corrompre. Puisque les validateurs sont sélectionnés de manière aléatoire à chaque bloc créé, il est très difficile de savoir en avance de phase les validateurs à attaquer.
- Lorsque l’attaquant connaît les utilisateurs sélectionnés, il est trop tard pour qu’il puisse faire quoi que ce soit. Les utilisateurs ont déjà rempli leur responsabilité au sein du consensus. Comme nous l’avons décrit plus haut, lors de l’ajout d’un nouveau bloc un nouvel ensemble d’utilisateur sera sélectionné de manière privée et individuelle pour être validateur.
Pour aller plus loin au niveau de la sécurité, contrairement à la preuve de travail, deux blocs différents ne pourront jamais être ajoutés à la blockchain en même temps ou en même position. Un seul bloc par tour de sélection pourra acquérir le niveau de signature requis pour être implémenté.
Toutes les transactions sur le réseau Algorand sont définitives. Dès lors de la création d’un nouveau bloc les utilisateurs peuvent être sûrs que le bloc en question fera partie intégrante de la blockchain.
3. Récompense
Le projet Algorand donne le pouvoir aux utilisateurs qui détiennent le jeton. Chaque utilisateur du système va recevoir une récompense proportionnelle à la valeur qu’il détient pour chaque bloc créé dans la blockchain. Cela permet d’accélérer l’évolution vers une décentralisation complète, plus de nœuds, alors plus de décentralisation. Il est important de rémunérer les utilisateurs et les contributeurs du système, cela permet de créer un lien de confiance mais aussi de pouvoir attirer des potentiels investisseurs / utilisateurs.
4. Vault
Les cryptomonnaies décentralisées comme Algorand s’appuient sur les participants du réseau. Ils doivent implémenter les nouvelles transactions et créer les nouveaux blocs de la blockchain. Au fur et à mesure que le réseau accueille de nouveaux utilisateurs, et que le nombre de transactions augmente, la charge devient plus importante. Ils doivent stocker de plus en plus d’informations via des données historiques pour pouvoir valider les nouvelles transactions. Le projet Algorand utilise la technologie « Vault », il s’agit d’une technologie de compression de blockchain. Elle permet de minimiser le stockage et facilite l’entrée de nouveaux utilisateurs sur le réseau.
5. Structure du réseau
Le projet Algorand dispose de deux types de nœuds pour la structure de son réseau. Cela permet d’optimiser la décentralisation ainsi que le débit des transactions.
- Des nœuds relais, ils sont utilisés comme étant une voie de communication rapide et efficace
- Des nœuds de participation, qui proposent, votent et valident des blocs à l’intérieur de la blockchain
Chaque utilisateur est libre de choisir s’il souhaite être un nœud relais ou de participation. Pour améliorer la sécurité du réseau, les nœuds relais sont diversifiés et décentralisés. Ils sont représentés par un large éventail de contextes techniques, politiques et organisationnels dans de nombreux pays et continents différents.
Nous avons présenté le fonctionnement de la blockchain Algorand, les équipes du projet l’ont appelé la « Technologie Core Blockchain ». Silvio Micali a mis en place un système et un réseau robuste autour de la Pure Proof of Stake. Les conditions telles que la rapidité, la décentralisation et la sécurité sont respectées à l’intérieur de cet écosystème. Plus intéressant, il s’agit de la technologie de base du projet, qui est vouée à s’améliorer et à se développer.
Rentrons ensemble dans les améliorations que le projet Algorand a implémentées depuis sa création.
Les dernières misent à jour du réseau
- En Août 2018, le modèle de validation évolue. Lorsqu’un leader honnête propose un bloc de transaction, la première étape de vote se déroule en parallèle avec la propagation du bloc. En effet, après la propagation du bloc, une seule étape de vote suffit pour générer un certificat.
- En Octobre 2018 le projet Algorand implémente un nouveau protocole d’accord byzantin. Les utilisateurs peuvent vérifier en privé s’ils sont sélectionnés pour participer à l’ajout d’un bloc. Ils vont se mettre d’accord sur les séries de transactions et doivent inclure une preuve de sélection dans leurs messages sur le réseau. Ils ne conservent aucun état privé lors de l’ajout du bloc, Algorand remplace immédiatement les participants.
- Février 2019, ajout de la solution de Vault au protocole. Nous l’avons présenté précédemment dans cet article.
- Décembre 2019, le projet Algorand propose un schéma multi-signature grâce à l’outil Pixel. En particulier, les signatures Pixel réduisent la taille des blocs de 35% avec 1500 transactions et réduisent le temps de vérification des blocs de 38%.
La cryptomonnaie ALGO
Le projet Algorand dispose de sa propre cryptomonnaie (ALGO). Lors de la sortie du projet, 10 milliards de jetons ont été imprimés, il s’agit de l’offre maximale. 16% ont été distribués lors de la vente inaugurale en juin 2019. La distribution des jetons sera terminée en 2030. Ce jeton est utilisé pour récompenser les utilisateurs, les validateurs et tous ceux qui participent à ce nouvel écosystème. Selon la vision de Silvio Micali.
Ils ont créé un schéma sur une dizaine d’années qui va limiter l’inflation mais augmenter l’utilité et attirer de nouveaux utilisateurs. C’est un projet qui ne joue pas sur le prix de son jeton, mais sur l’utilisation de son schéma et de son environnement.
Le schéma économique vis-à-vis des récompenses tend à se réduire après 2024, tandis que le niveau de difficulté devrait augmenter. Le niveau de difficulté dépend du temps de détention des jetons par rapport à la taille de l’ensemble du pool des jetons conservés.
Conclusion
L’ouverture à l’innovation est la force du projet Algorand. Il ne faut pas prendre pour acquis les réalisations déjà effectives. Il est clair que les projets qui vont suivre l’évolution de cette nouvelle technologie de la blockchain sont les projets de demain. Le projet Algorand est un exemple dans le domaine pour mettre à jour constamment sa technologie.
Le projet Algorand est enraciné dans l’idée que le système devrait permettre des changements et éviter les politiques rigides, cela permettrait à la fois à la communauté et au protocole d’évoluer. La plate-forme Algorand adopte une approche consensuelle des changements de protocole, ce qui facilite l’évolution continue et élimine les problèmes qui pourraient naître au sein de la communauté. Cette capacité est alimentée par le protocole de consensus Algorand qui permet aux utilisateurs de parvenir à un consensus sur n’importe quoi. Pas seulement sur le bloc suivant, mais aussi sur une mise à niveau du protocole.
La cryptomonnaie Algo dispose d’un nouveau schéma économique visant dans un premier temps à limiter l’inflation, mais à augmenter l’utilisation de son réseau. Dans un second temps, d’ici une dizaine d’années il souhaite faire la bascule justement entre la distribution des jetons et la difficulté de conservation.
Sans nul doute que Silvio Micali a réfléchi à son projet, mais ce n’est pas terminé. Nous pouvons nous attendre à des améliorations plus intéressantes concernant un projet qui est aujourd’hui déjà peut-être un des plus intéressants dans le monde des cryptomonnaies.
Auteur de l’article :
Stan – « Chancellor on brink of second bailout for banks »
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